L'invocation des esprits


Voici des extraits du livre de Wanda Pratnicka

« Possédés par les esprits - Les exorcismes au 21e siècle »



Depuis des siècles, les gens ont essayé et continuent d’essayer d’entrer en contact avec les esprits. Ils le font pour des raisons variées. Les uns voudraient absolument savoir si leurs proches, décédés, vont bien de l’autre côté, s’ils ont cessé de souffrir, s’ils ont besoin de quelque chose. Dans beaucoup de cas, il s’agit de sollicitude à l’égard de l’âme qui est partie. Quand nous savons qu’elle ne souffre pas et n’a besoin de rien, nous avons un poids en moins sur le cœur. Ce savoir permet de calmer la peur inconsciente quant à ce qu’il adviendra de nous lorsque nous mourrons. Puisque l’esprit ne souffre pas, nous avons l’espoir que nous aussi, lorsque nous mourrons, nous ne souffrirons pas. Les informations sur les esprits satisfont dans une certaine mesure notre curiosité, et en même temps aident à combattre la peur face à la mort.

Qui invoque les esprits pour s’amuser, n’a pas d’égard pour leur tranquillité, on ne peut donc pas parler de respect. C’est pourquoi un esprit aura une autre approche envers un medium qu’envers une personne en quête de divertissement. Si quelqu’un s’amuse au détriment des esprits, eux aussi peuvent causer du tort pour s’amuser. Et il ne s’agit pas du tout ici d’une bonne leçon, mais de conséquences sérieuses qui peuvent durer jusqu’à la fin de la vie. Je n’écris pas cela pour effrayer, mais pour montrer les conséquences découlant de l’inconscience quant aux aspects plus profonds de ce jeu. Si l’on considère le nombre de personnes qui me contactent, nous parlons d’un nombre tout à fait conséquent de victimes qui, lors de l’invocation des esprits, n’étaient pas conscientes de ce qu’elles faisaient. Les conséquences de tels essais sont souvent déplorables quant à leur résultat, indépendamment de l’âge des participants à ce type de jeu. (...)

Il y a même des parents de jeunes enfants qui s’adressent à moi. (...). Parfois, un tel jeu se termine à l’hôpital, même psychiatrique. Les conséquences dépendent dans une grande mesure de l’esprit qui a pris possession de l’enfant. Si c’est l’esprit d’un drogué, il va commencer à s’intéresser à la drogue. Malgré tous nos efforts, nous n’arriverons pas à le délivrer de cette addiction. Je ne vais pas analyser maintenant toutes les possibilités. Il suffit de dire que l’enfant peut commencer à voler, jurer, même s’il ne l’a jamais fait, provoquer des bagarres, boire de l’alcool, se jeter sur les parents avec un couteau pour les tuer, tomber soudain malade, avoir peur de tout, bégayer, avoir de l’allergie, etc. Chaque changement brusque peut être le signe que des esprits se sont attachés à notre enfant. Cela concerne également les adultes. (...)

Je vous prie de ne pas penser que les adultes sont davantage en sécurité lors de l’invocation des esprits. Les esprits peuvent ne pas posséder immédiatement, mais rester dans la maison où l’on a réalisé la séance de spiritisme. Quelqu’un peut être possédé à ce moment-là sans s’en douter. C’est un peu comme la fumée de cigarette que nous inhalons sans fumer nous-mêmes. Une personne invoquant les esprits peut vouloir le faire une seule fois et être possédée, et peut aussi le faire de nombreuses fois et ne pas être possédée. C’est seulement lors d’une prochaine séance qu’elle peut s’apercevoir que quelque chose de négatif se passe pour elle ou quelqu’un d’autre de son entourage. Certains commencent alors à chercher de l’aide, d’autres s’illusionnent que cela passera tout seul. Mais le plus souvent, cela ne passe pas. Au tout début, la possession peut être presque imperceptible, en particulier quand l’esprit a un bon caractère, mais lorsque le canal est ouvert, d’autres esprits peuvent pénétrer jusqu’à ce qu’à la fin, il y en ait tant que la personne n’arrivera plus à s’en sortir. C’est un peu comme avec une guêpe dans la prairie. Lorsqu’il n’y en a qu’une seule, il est peu vraisemblable qu’elle nous pique. Cependant, si nous l’attirons hors du nid, nous ne pourrons plus nous en défaire et en plus, tout un nid de guêpes en furie pourra arriver et il sera alors très difficile de les gérer. On ne saura pas bien où se mettre à l’abri et elles attaqueront toutes en même temps. (...)

Pour revenir aux esprits. Il convient donc de remettre en doute la conviction que lorsque l’être humain meurt, il a soudain accès à toutes les possibilités auxquels les vivants n’ont pas accès. Il n’est pas vrai que les esprits savent tout parce que « d’en haut on voit mieux ». Si vous pensez ainsi, vous êtes dans l’erreur. L’être humain ne change pas du tout après la mort. Il reste le même avec ses défauts et ses qualités, ses peurs et ses émotions, avec son savoir limité et son ignorance. De plus, nous ne prenons pas en considération la méchanceté des esprits ou les suggestions pour plaisanter. Les esprits adorent, en effet, se jouer de la naïveté des gens. (...)