Vous trouverez ci-dessous une lettre de Madame Wanda Pratnicka adressée au rédacteur en chef préparant une émission pour l’une des plus grandes chaînes de télévision privée. Le texte a pour objectif de sensibiliser un large public au thème des esprits.
Monsieur,
Vous trouverez ci-dessous quelques éclaircissements relatifs à vos questions et à ce dont je m’occupe.
J’estime que les questions décrites ci-dessous devraient être abordées dans le reportage. Peut-être aurez-vous l’idée de réaliser quelques interviews de clients que j’ai aidés ? Je pense qu’il sera particulièrement difficile de trouver de telles personnes car il demeure pour toujours en elles une peur énorme. Elles craignent qu’en pensant tout simplement à l’esprit, celui-ci puisse revenir et à nouveau posséder leur corps. Il ne s’agit pas une peur irrationnelle, elle est à tout point de vue réelle et très forte.
Je suis heureuse que vous souhaitiez vous consacrer au thème des exorcismes.
Jusqu’à présent, seule l’Église s’occupait de l’exorcisme. L’exorcisme pratiqué par l’Église est une lutte avec Satan, et comme on le sait, toute lutte doit s’achever par la victoire de l’une des parties, et l’échec de l’autre. L’exorciste clérical chasse Satan hors du corps de l’individu. Toutefois où cet esprit - « Satan » - devrait-il s’en aller ? Après avoir été chassé, il erre dans le monde des vivants et, dès que l’occasion se présentera, il possèdera une autre personne. C’est la raison pour laquelle l’exorcisme ecclésial est dans de si nombreux cas, peu voire complètement inefficace. Par ailleurs, les prêtres dans la majorité des cas n’exorcisent pas, mais se contentent uniquement d’orienter les personnes nécessitant de l’aide vers le psychiatre. Cependant, cela n’est pas la faute des prêtres. J’ai décrit assez largement les raisons de cet état de fait dans mon livre, « Possédés par les esprits – Exorcismes au XXIème siècle », dans le chapitre consacré aux exorcismes.
Personnellement je ne crois pas au diable. Sur les vingt-cinq mille cas de possessions démoniaques, parfois très lourds, de mes clients, je ne l’ai pas rencontré. Dans la majorité des cas, les personnes avaient déjà cherché de l’aide auprès de prêtres, étaient soignées en psychiatrie et parfois, avaient passé des années en hôpitaux psychiatriques.
L’exorciste, tout au moins dans mon cas, est une personne qui libère les personnes des esprits et les esprits des personnes. Il ne les chasse pas de l’individu n’importe où, mais enseigne, convainc et aide à passer de l’autre côté (vers Dieu).
Souvent, je dois mener une thérapie (sous forme de psychothérapie) avec l’esprit possédant, tout comme avec la personne possédée, en leur expliquant pendant celle-ci dans quelle situation d’interdépendance ils se trouvent l’un et l’autre, et comment ils peuvent mutuellement s’en libérer. On pourrait dire que j’élève le niveau de conscience des deux parties. Lorsque j’explique à un esprit sa situation, il arrive souvent qu’il libère alors volontiers la personne et s’en aille. La personne laisse également l’esprit partir à ce moment-là. Il existe toutefois des situations où l’esprit est complètement sourd à tout argument, et dans ce cas, il faut se donner un peu de mal pour le convaincre de changer sa décision. La question n’est pas de savoir si l’esprit en question s’en ira ou non, mais combien de temps s’écoulera avant qu’il se décide à partir.
Tout individu peut être possédé par un esprit, indépendamment de son âge, sexe, éducation, appartenance religieuse ou statut social. Évidemment, une personne peut être plus prédisposée à être possédée, et une autre moins, mais la menace pèse absolument sur chacun.
L’esprit qui vient justement de nous posséder peut être chaque personne décédée et qui n’est pas passée de l’autre côté du rideau de la mort, et par conséquent, notre père, mère, frère, sœur, grand-père, grand-mère, oncle, tante, ami, amie, collègue de travail, voisin, copine d’école, ou un esprit complètement inconnu qui se trouvait justement à proximité. C’est un lien souvent très fort, mais complètement inconscient pour les deux et que l’on ne peut parfois rompre d’aucune manière traditionnelle.
Les raisons pour lesquelles l’esprit de la personne n’est pas passé de l’autre côté du rideau de la mort (vers la Lumière, vers Dieu – différentes personnes nomment cela diversement) sont très nombreuses. J’en citerai quelques-unes.
Certains esprits ne s’en vont pas car ils pensent avoir péché pendant leur vie et redoutent le châtiment. Ils souhaitent donc le repousser le plus tard possible. D’autres ne savent pas bien où aller car, de leur vivant, ils pensaient que leur existence prendrait fin dans la tombe. D’autres encore ne partent pas car ils sont fortement liés au monde matériel : avec leurs biens, leur travail, le pouvoir, le sexe, les addictions. D’autres encore aimeraient partir, mais leur famille, leurs proches n’ont pas voulu les laisser s’en aller. Toutefois, les plus nombreuses sont les âmes qui ne sont pas parties car elles ne se rendent pas compte qu’elles sont mortes, et c’est ceci parce qu’après leur mort, en réalité, rien n’a vraiment changé. Elles continuent de ressentir, voient, entendent comme de leur vivant. Qu’est-ce qui aurait pu leur indiquer, par conséquent, qu’elles ne sont plus en vie ? Si avant leur mort, elles avaient été au moins eu conscience qu’après elle, rien ne changerait, il aurait été plus facile de se confronter à la réalité.
La possession repose sur le fait que l’esprit qui n’est pas passé de l’autre côté du rideau de la mort, doit « s’attacher » à un individu pour continuer d’exister. Il lui vole alors son énergie. Cependant, cela n’est pas suffisant pour beaucoup d’esprits et ils volent alors aux gens également leur corps. Lorsqu’un tel esprit arrive à dominer le mental d’une personne, nous avons affaire à la possession totale. Une telle personne est une marionnette complètement dirigée par un esprit. Le fait que cet esprit était de son vivant une bonne personne ou une mauvaise détermine si nous avons affaire à une possession « démoniaque », ou non.
Tout au début, la possession peut passer tout à fait inaperçue. Elle provoque chez l’individu des changements d’humeur, des maux de tête, d’estomac, des angoisses. Au fur et à mesure que le temps passe, et en fonction du degré de possession, peuvent apparaître d’autres troubles : physiques et psychiques tels que des troubles de la personnalité plus importants, de fortes douleurs, des maladies chroniques ou incurables, des séjours à l’hôpital, pas seulement psychiatriques. En effet, les personnes possédées par les esprits souffrent souvent des affections dont était atteint auparavant l’esprit ou dont il est mort, ce qui signifie que de nombreux malades pourraient complètement guérir s’ils prenaient conscience d’être possédés et amèneraient l’esprit à s’en aller.
Beaucoup de personnes souffrent ne se rendant pas du tout compte pourquoi. Mon livre montre ses interrelations clairement et permet d’avoir la maîtrise de sa vie. C’est pour cela entre autres qu’il a été écrit.
Avec mes salutations cordiales.
Wanda Pratnicka